GILBERT BECAUD

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Gilbert Bécaud vécu de 1936 à 1942 à Nice et fût élève à l’Ecole Sasserno

Source: Wikipédia     https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilbert_B%C3%A9caud

Gilbert Bécaud, né le 24 octobre 1927 à Toulon et mort le 18 décembre 2001 à Paris, est un chanteur, compositeur et pianiste français.

Au cours de sa carrière, il se produit trente-trois fois sur la scène de l’Olympia, où il gagne son surnom de « Monsieur 100 000 volts » en raison de son sens du swing, à cause des passions qu’il soulevait dans son sillage et de ses fans qui, souvent, cassaient par enthousiasme les fauteuils[1]. Il laisse l’image d’un homme électrique, toujours en mouvement. Sa cravate à pois, ses quelque quatre cents chansons et sa main sur l’oreille (pour être sûr de chanter juste)[2] sont d’autres images spécifiques qui ont marqué les esprits.

Carrière

Les débuts

François né Silly car à l’époque de sa naissance sa mère n’était pas encore divorcée de M. Silly, donc ne pouvait pas encore avoir le nom de son nouveau compagnon Louis Bécaud. Ce n’est qu’en 1952 que François Silly choisira de prendre définitivement le nom de son père Bécaud associé à son second prénom Gilbert pour devenir Gilbert Bécaud. Il suit une formation classique au conservatoire de Nice[3].

Il compose des musiques de films dès la fin des années 1940 puis devient pianiste accompagnateur de la chanteuse Marie Bizet. Il rencontre l’un des auteurs de cette artiste, Pierre Delanoë. Ils écrivent leurs premières chansons, d’abord pour Marie Bizet puis pour Yves Montand et Jean Sablon. Bécaud devient ensuite accompagnateur de Jacques Pills. Ils écrivent ensemble Je t’ai dans la peau que chante Édith Piaf. Celle-ci présente Bécaud à Charles Aznavour puis au préfet et poète Louis Amade. C’est ce dernier qui pousse Gilbert Bécaud sur scène. Le succès est immédiat grâce aux chansons Mes Mains, Quand tu danses, Les Croix[4]… Ses chansons commencent à voyager, notamment grâce au titre Le jour où la pluie viendra adapté dans différentes langues (Am Tag als der Regen kam par Dalida, The day the rains came down par Jane Morgan, La pioggia cadrà par Nilla Pizzi, et reprise également en français par Claudio Villa).

Les années 60

En France la vague Yéyé déferle. Gilbert Bécaud, premier artiste à avoir déclenché des mouvements d’hystérie auprès de la jeunesse, est adopté par cette génération. Les émissions phares de cette période portent le titre de ses chansons comme Salut les copains ou encore Âge tendre et tête de bois. Il enchaîne les succès : Et maintenant (1961), Dimanche à Orly (1963), Nathalie (1964), L’Orange (1964), Quand il est mort le poète (1965), L’important c’est la rose (1967)… Bécaud est chanté par Richard Anthony (Au revoir, What now my love), Eddy Mitchell (Et maintenant), Sacha Distel (Un petit miracle), Dalida (Je reviens te chercher)… Véritable bête de scène, Bécaud se produit aussi bien en France qu’à l’étranger, adaptant ses chansons en allemand, espagnol, italien, anglais.

Les interprètes américains s’emparent des adaptations de Et maintenant (What now my love) et de Je t’appartiens (Let It Be Me) mais aussi de It must be him (Seul sur son étoile), Sand and sea (Plein soleil), etc.

En 1962, Gilbert Bécaud compose L’Opéra d’Aran sur un livret de Jacques Emmanuel, Pierre Delanoë et Louis Amade, créé au Théâtre des Champs-Élysées sous la direction de Georges Prêtre, joué ensuite en Allemagne, au Québec, en Belgique[5].

Les années 70

Très présent sur scène et à la télévision, Gilbert Bécaud traverse cette décennie avec deux succès notables : Un peu d’amour et d’amitié (1972) dont l’adaptation anglaise A Little Love and Understanding devient très populaire en Grande-Bretagne et L’Indifférence (1977). C’est également le début de la collaboration entre Bécaud et Neil Diamond. Ils écrivent ensemble September Morn qui devient en français C’est en Septembre (1978). Bécaud compose pour Dalida (Amoureuse de la vie) tandis que Joe Dassin reprend un de ses premiers succès Mé qué mé qué.

Les années 80

La chanson Désirée (1982) offre à Bécaud une nouvelle popularité en France. Aux États-Unis, il signe avec Neil Diamond une partie des chansons du film musical The Jazz singer de Richard Fleischer (1980) et crée la comédie musicale Roza (1986), adaptation en anglais par Gilbert Bécaud et Julian Moore du livre La Vie devant soi d’Émile Ajar/Romain Gary.

En 1988, il crée à l’Olympia un tour de chant d’un concept sans précédent : à l’affiche il propose non pas un mais deux récitals différents, l’un dit Bleu et l’autre Rouge, joués en alternance un jour sur deux, offrant ainsi au public une plus grande palette de succès.

Les années 90

Gilbert Bécaud se lance dans un album conceptuel Une vie comme un roman (1993) avec l’un de ses paroliers fétiches, Pierre Delanoë. Réalisé par Mick Lanaro, l’album est une autobiographie en chansons. C’est une décennie ou Bécaud se livre davantage dans ses chansons, bien qu’il ne soit pas auteur, sans renouer avec le succès. La gifle[6] donnée à l’humoriste télé Dan Bolender qui le piège pour une émission de Christophe Dechavanne assombrit son image[7]. Il évoque son cancer dans la chanson Faut faire avec extraite de son dernier album éponyme (1999) réalisé par André Manoukian.

L’Olympia

L’Olympia est étroitement associé à la carrière de Gilbert Bécaud. Il figure en première partie lors de sa réouverture par Bruno Coquatrix en février 1954, dans un programme où les têtes d’affiche sont Lucienne Delyle et son mari Aimé Barelli[5]. En février 1955, Coquatrix propose d’offrir le spectacle de Bécaud aux étudiants. Plus de 4 000 spectateurs se pressent alors que la salle ne contient que 2 000 places. Les adolescents sont pris de frénésie et s’emballent jusqu’à casser des fauteuils[4]. Il se produit au total à 33 reprises sur cette scène, parfois avec les « Petits chanteurs d’Asnières » supervisant même les travaux lors de son déplacement de quelques mètres en 1997[8]. Il inaugure la réouverture du lieu en novembre 1997, quelques années après avoir écrit la chanson Il est à moi L’Olympia.

Le jour de ses obsèques, alors que le corbillard passe sur le Boulevard des Capucines pour se rendre à l’église de la Madeleine, le célèbre fronton du music-hall affiche en lettres de feu Salut Gilbert Bécaud[9].

Vie privée

Gilbert Bécaud épouse Monique Nicolas en 1952. Leur premier fils, Gilbert dit « Gaya », naît le 2 février 1953. Un deuxième fils, Philippe, verra le jour en 1957, et une fille, Anne, naît en 1961. Le couple se sépare dans les années 1960[10].

Après une courte liaison avec Brigitte Bardot[11], Gilbert Bécaud aura une fille, Jennifer, avec Janet Woollacott, alors épouse de Claude François.

En 1972 naît une fille, Emily, avec Cathryn Lee St. John, dite « Kitty », un mannequin américain de l’agence Catherine Harlé rencontrée en 1965. Ils se marient en 1976, après le divorce de Gilbert et Monique. Le couple adopte, en 1993 une enfant laotienne, Noï.

Depuis 2010, Kitty Bécaud gère la société de production et d’éditions musicales Nouvelles éditions Rideau Rouge, créée par Gilbert Bécaud, et s’occupe de la mémoire et de l’œuvre de son mari.

Gilbert Bécaud a vécu au Chesnay (Yvelines) dans les années 1950 et 60[12], puis dans la tour France à Puteaux dès 1973, y faisant transporter son piano par hélicoptère[13]. Par la suite, il s’installe dans une ferme du Poitou[14] sur la commune de La Bussière (Vienne), qu’il quitte régulièrement pour sa Péniche Aran amarrée au pont de Saint-Cloud à Paris.

Grand fumeur qui menait une vie effrénée, il meurt sur sa péniche[15] à l’âge de 74 ans des suites d’un cancer du poumon opéré plusieurs fois. Il est inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise (division 45, transversale 1), voisin de Sophie Daumier, Marie Trintignant, Alain Corneau et Daniel Toscan du Plantier[16],[17],[18],[19].

Le style Bécaud

Ses paroliers

Il travaillait essentiellement avec trois paroliers :

  • le poète et préfet humaniste Louis Amade (Les marchés de Provence, L’important c’est la rose, On prend toujours un train pour quelque part, Le Petit Prince est revenu…) ;
  • Maurice Vidalin, aux textes exprimant souvent souffrance intérieure et désespoir (L’Indifférence, L’Indien…) ou plus ambigu comme La vente aux enchères ;
  • Pierre Delanoë, aux thèmes chargés de tension affective (Mes mains, Et maintenant, Nathalie, Je t’appartiens…).

Mais aussi avec Charles Aznavour, Frank Thomas, Pierre Grosz, Serge Lama, Claude Lemesle, Didier Barbelivien, Luc Plamondon

Son piano

Gilbert Bécaud se produisait toujours sur scène avec le même piano, qui avait une particularité : il était légèrement incliné vers l’avant. En effet, Gilbert tenait à voir la salle lorsqu’il était assis au piano et, pour cela, il avait demandé à Jacques Dinnat (son régisseur) de faire couper l’un des trois pieds de l’instrument afin de lui donner l’inclinaison nécessaire, ce qui a été réalisé par un menuisier de la région parisienne. Cette inclinaison, à peine visible pour un œil non averti, était suffisante pour obtenir le résultat voulu, sans être gênante pour son jeu ou celui de Gilbert Sigrist, pianiste qui l’accompagnait alors régulièrement.

Sa cravate à pois

Cette cravate à pois, tissu de la société des tissus Buche dans les années 1950, était pour lui un fétiche et un porte-bonheur, car elle avait une histoire : encore jeune pianiste, Bécaud cherche du travail. Il se présente pour faire un essai dans un piano-bar qui recherche un pianiste remplaçant (le pianiste habituel étant Jacques Datin). Mais le patron lui dit que c’est impossible, compte tenu de l’image de marque de son établissement, car il ne porte pas de cravate. Comme il est accompagné de sa mère qui porte une robe bleue à pois blancs, celle-ci découpe immédiatement le bas de son vêtement pour en faire un semblant de cravate, que Gilbert noue autour de son cou avant de retourner voir le patron du bar, qui le laisse alors jouer, puis l’embauche immédiatement. Depuis ce jour, Gilbert Bécaud s’est toujours présenté sur scène avec une vraie cravate à pois, sans jamais changer de modèle, en souvenir de ce premier épisode de sa carrière.

Son association avec Monsieur Pointu

En 1970, il forme un duo avec Monsieur Pointu (de son vrai nom Paul Cormier), un « violoneux » fantaisiste du Québec, pour enregistrer la chanson La vente aux enchères. Ce duo fit plusieurs tournées en France.

Discographie

Article détaillé : Discographie de Gilbert Bécaud.

Chansons emblématiques

Gilbert Bécaud a composé des chansons populaires pendant quatre décennies :

Standards internationaux

–         Je t’appartiens – Let It Be Me (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud) 1955

  • Le jour où la pluie viendra – The Day the Rains Came (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud) 1957
  • Et maintenant – What Now My Love (Pierre Delanoë – Gilbert Bécaud-Elvis Presley) 1961
  • Seul sur son étoile – It Must Be Him (Maurice Vidalin – Gilbert Bécaud) 1966
  • Plein soleil – Sand and Sea (Maurice Vidalin – Gibert Bécaud) 1966
  • Un peu d’amour et d’amitié – A Little Love and Understanding (Louis Amade – Gilbert Bécaud) 1972
  • C’est en septembre – September Morn (Neil Diamond – Gilbert Bécaud) 1979

Sa carrière s’étend à l’étranger où ses chansons sont adaptées : Let It Be Me aux USA, Am Tag als der Regen kam en Allemagne, A little love and understanding en Angleterre, etc.

Il collabore avec Neil Diamond. Ensemble, ils écrivent Love on the rocks, September Morn.

Les adaptations de ses chansons ont été interprétées par Elvis Presley, Shirley Bassey, Bob Dylan, Nina Simone, George Harrison, Marlene Dietrich, Julio Iglesias, Bing Crosby, Frank Sinatra, James Brown… En France, il a été chanté par Patricia Kaas, Johnny Hallyday, Édith Piaf, Dalida[5]

Albums en hommage à Gilbert Bécaud

Vidéographie

  • 2002 : Gilbert Bécaud à l’Olympia, coffret 3 DVD contenant :
    • Rideau Bleu (1988)
    • Rideau Rouge (1988)
    • Olympia 1970
    • Olympia 1969
    • Olympia 1963
  • 2005 : Numéro Un (émission de Maritie et Gilbert Carpentier, 1980)

Cinéma

Filmographie

1956 : Le Pays d’où je viens, de Marcel Carné, avec Françoise Arnoul, Gilbert Bécaud, Claude Brasseur, Madeleine Lebeau, André Gabriello, Alain Ribet (l’enfant de chœur)

Bandes originales de films

  • 1947 – Bande originale des films Banlieue, Goûts et couleurs, Spécial Kandahar et Riviera Dream.
  • 1949 – Bande originale du film Petits ballons, grands voyages.
  • 1950 – Bande originale du court-métrage Jeux de mains.
  • 1954 – Bandes originales des films Moisson éclair, La Sauvagine, Visons.
  • 1956 – Chanson La vie est belle du film du même nom
  • 1956 – Bande originale du film Le Pays d’où je viens.
  • 1957 – Bande originale du film Casino de Paris.
  • 1959 – Bande originale du film Babette s’en va-t-en guerre (Générique – Conciliabule – Londres – La Poursuite – Final – La Marche de Babette…).
  • 1971 – Bande originale du film La maison sous les arbres (Les écluses – Jill’s panic – Jill’s tears – The accident – The apartment – Mazarine street…)
  • 1980 – Bande originale du film The Jazz Singer : Love on the rocks (L’amour est mort) – Songs of life (Les chansons de ta vie) – On the Robert E. Lee (Un sacré bateau à roues) – Hey Louise – Summerlove.
  • 2007 – Bande originale du film Roman de gare de Claude Lelouch

Distinctions et hommages

Hommages à sa mort

  • « Il était l’une des voix les plus fortes et les plus entraînantes de notre temps. » – Jacques Chirac
  • « Bécaud était une personne vivante, nerveuse, suractive, il avait les défauts de ses qualités. C’était surtout un mélodiste et un harmoniste extraordinaire, il avait le don de trouver instantanément une mélodie. » – Pierre Delanoë
  • « On me demande souvent : « Qu’est-ce que ça vous fait d’être le fils de Gilbert Bécaud ? ». Je dis toujours : «  Je ne peux pas vous répondre, je n’ai jamais eu un autre père ! ». Ce qu’il nous a transmis, à mon frère, mes sœurs et moi, c’est une énergie dans le travail. » – Gaya Bécaud
  • « Gilbert Bécaud est sans conteste un des grands de la chanson française. Il laisse en héritage un catalogue de quelque quatre cents chansons et le souvenir d’une présence intense sur scène. » – Radio-Canada