NICOLAS HULOT

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1972 - Seconde C

1972 – Seconde C

 

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Nicolas Hulot, né le 30 avril 1955 à Lille, est un journaliste-reporter, animateur-producteur de télévision, écrivain et homme politique français.

Bénéficiant de la renommée de son émission télévisée Ushuaïa, il s’engage plus avant dans la protection de l’environnement et la sensibilisation du grand public sur les questions écologiques.

En 1990, il crée la Fondation Ushuaïa, qui devient ensuite la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme. Critiqué par une partie du mouvement écologiste français comme étant trop consensuel, il est le coauteur du Syndrome du Titanic, un film sorti en 2009 visant à interpeller sur l’« urgence écologique ».

Après avoir envisagé sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, pour que les questions écologiques urgentes pèsent dans la campagne électorale, il se retire en janvier 2007, après la signature du Pacte écologique par la plupart des principaux candidats. Candidat à la primaire présidentielle écologiste de 2011 en vue de l’élection présidentielle française de 2012, il est battu par Eva Joly.

Biographie

Il est le fils de Monique Marguerite Marie Hulot, née Moulun, née le 30 janvier 1929 à Sens, mère au foyer devenue visiteuse médicale, et de Philippe Marie Joseph Hulot, né le 12 juin 1929 à Paris, chercheur d’or au Venezuela puis chef d’entreprise dans la confiserie à Paris et dans le commerce de plantes à Nice. Il a un frère, Gonzague, et une sœur, Béatrice.

Son grand-père paternel, architecte, vivait dans le même immeuble que le cinéaste Jacques Tati, lequel s’en serait inspiré pour créer le personnage de Monsieur Hulot dans Les Vacances de monsieur Hulot (1953)[1],[2]. Il suivit quelques trimestres de ses études au lycée Saint-Jean de Passy dans le 16e arrondissement de Paris ; il dit avoir trouvé l’ambiance de ce lycée austère.

Le grand-père paternel de Monique Hulot, Georges Moulun, était un riche industriel qui tira sa fortune de la construction des premiers barrages hydroélectriques français, et qui fit faillite après la crise de 1929.

Philippe Hulot meurt d’un cancer et laisse une famille de trois enfants alors que Nicolas Hulot a tout juste 15 ans. Son frère, Gonzague, se suicide le soir de Noël, alors que Nicolas Hulot a seulement 19 ans. C’est lui qui découvrit le corps de son frère, mais, voulant préserver sa mère, il préféra n’en parler que le lendemain matin[3].

Nicolas Hulot participa au deuxième rallye Paris-Dakar en 1980[4] et se classa deuxième en catégorie camions (admise alors pour la première fois) avec René Metge pilote et Thierry De Saulieu copilote.

De 1986 à 1992, Nicolas Hulot partage la vie de Dominique Cantien, directrice des variétés à TF1 (de 1987 à 1994) et productrice de l’émission Ushuaïa. Il s’est marié le 3 septembre 1993 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine) avec Isabelle Patissier, double championne du monde d’escalade, dont il divorce le 9 avril 1996. Il s’est remarié à Viens (Vaucluse) le 5 octobre 2002 avec Florence Lasserre, la mère de ses deux fils, Nelson et Titouan, et ancienne conseillère municipale de Saint-Lunaire[5].

Photographe

Nicolas Hulot souhaite gagner sa vie très vite. Successivement plagiste, moniteur de voile, serveur, puis photo-reporter, il est engagé en 1973 par Gökşin Sipahioğlu, fondateur de l’agence de presse Sipa. En 1976, il part pour le Guatemala, après le tremblement de terre qui a fait 20 000 morts. La même année, grâce à un ami, il part en reportage en Afrique du Sud avec le navigateur Éric Tabarly. En 1977, il est en Rhodésie, en pleine guerre d’indépendance et interviewe Ian Smith, le Premier ministre. En 1978, après l’enlèvement du baron Empain, il mène une surveillance, planqué pendant 46 jours dans une voiture devant son domicile, mais s’absente au moment où le baron est libéré par ses ravisseurs et manque le cliché espéré[3]. Le 2 novembre 1979, il refuse de photographier la mort de Jacques Mesrine alors qu’il est parmi les premiers sur les lieux de la fusillade.

Carrière dans l’audiovisuel

Nicolas Hulot commence sa carrière dans les médias à la radio. C’est Patrice Blanc-Francard qui le fait connaître sur les ondes de France Inter. Il fait ses débuts à la télévision dans une émission pour enfants Les Visiteurs du mercredi[6], en 1980, avant Les Pieds au mur (1982-1983)[7]. Puis, il se fait connaître comme animateur-reporter en soirée sur France Inter sur des événements moto, sa chronique s’appelle La poignée dans le coin.

Dès 1987, il présente l’émission télévisée Ushuaïa, le magazine de l’extrême, diffusée sur TF1. Il devient grâce à cette émission un familier des téléspectateurs et un des grands porte-parole français de la sauvegarde de la nature de ces 20 dernières années. Le 29 décembre 2011, TF1 et Nicolas Hulot annoncent la fin du contrat qui les liait[8]. Quatre épisodes seront cependant encore diffusés, jusqu’en avril 2012 où l’émission prend fin.

En 1996, il présente Opération Okavango sur TF1.

Il est l’inspirateur de la nouvelle chaîne Ushuaïa TV, lancée sur le câble en mars 2005 et appartenant au Groupe TF1.

Le magazine mensuel Ushuaïa Magazine voit le jour en 2006 puis disparaît le 8 juillet 2011[9].

La Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme

Article connexe : Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme.

Il crée en 1990 la Fondation Ushuaïa (d’où son attribution du prix André-de-Saint-Sauveur en 1991 par l’Académie des sports, prix en faveur d’exploits sportifs exceptionnels et de caractères originaux), qui devient en janvier 1995 la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme (reconnue d’utilité publique en 1996) dont il est toujours président.

En février-mars 1992, Nicolas Hulot et Gérard Feldzer expérimentent le dirigeable de Didier Costes avec sa dérive flottante appelée « chien de mer ». L’année suivante, en mars 1993, ils tentent la traversée de l’Atlantique depuis l’Espagne en dirigeable à pédales à propulsion électrique d’origine solaire et musculaire (pédaliers). Cette tentative échoue cependant après 1 500 km, non loin des îles du Cap vert[10],[11],[12].

Depuis, les projets et les partenariats n’ont cessé de se développer. Ses « partenaires fondateurs » sont EDF, l’Oréal et TF1[13].

Par exemple, depuis 2006, le Muséum national d’histoire naturelle et l’association Noé Conservation, en partenariat avec la Fondation Nicolas-Hulot pour la nature et l’homme, organisent chaque année des événements ludiques dans le but de rapprocher l’humain de la biodiversité[14].

Après avoir travaillé aux côtés des enfants et des enseignants, en 2005, la Fondation Nicolas-Hulot et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) lancent l’opération « Défi pour la Terre ». Elles invitent le public, les collectivités ou les entreprises à être dans les gestes de la vie quotidienne, plus respectueux de l’environnement.

En 2009, la Fondation franchit une nouvelle étape en lançant la campagne ÉVOLUTION, Chapitre 2. « Face au carrefour de crises écologique, sociale, financière, la Fondation Nicolas Hulot invite chacun à se projeter dans l’avenir, à oser l’inédit pour bâtir autre chose, ouvrir un nouveau chapitre de notre histoire individuelle et collective. Avec le Comité de Veille Écologique, la Fondation entend participer à sa mesure à ce grand défi, en encourageant la volonté d’agir et en mettant au débat des pistes de réflexion pour construire demain autrement[15]. »

En janvier 2013, la fondation lance un think tank de la transition écologique[16].

Engagement politique pour l’écologie

Nicolas Hulot a conseillé plusieurs personnalités politiques telles que Laurent Fabius ou Jacques Chirac, dont il aurait refusé[17] en 2002 la proposition de devenir ministre de l’Écologie.

Nicolas Hulot est à l’origine[18] de l’idée d’inclure une charte de l’environnement dans la Constitution, ce qui est effectif depuis mars 2005.

Il est partisan d’une société de sobriété et cite Jean-Baptiste de Foucauld qui préconise l’« abondance frugale » : « Il ne s’agit pas de supprimer voitures et avions. Mais d’organiser la modération avant d’y être contraint. Soit l’évolution sera imposée à nous, soit on l’organisera. »

Le 29 juillet 2006, des rumeurs circulent selon lesquelles il pourrait être candidat à l’élection présidentielle française de 2007, mais il dément : « Je ferai tout pour ne pas être candidat ». Il se rend aux universités d’été de l’UDF, des Verts et de Cap21 pour prôner aux politiques la nécessité d’agir d’urgence pour préserver notre environnement. Courant septembre, il annonce sur le site de sa Fondation qu’il présentera sa décision fin novembre.

Sa démarche vise à faire pression sur les hommes et appareils politiques, il écrit sur son site : « Il faut placer les enjeux écologiques au cœur de l’élection présidentielle ! 9 Français sur 10 estiment nécessaire de changer profondément de politique pour faire face au risque écologique, 52 % souhaitent que la protection de l’environnement soit parmi les objectifs prioritaires du futur président. À l’aube des élections, je lance un appel à la raison en espérant que les candidats de l’ensemble des partis s’emparent de ces questions et fixent des priorités. Je souhaite que les politiques placent ces enjeux au cœur de leurs programmes électoraux. La Fondation et moi-même allons mettre toute notre énergie pour convaincre les candidats en ce sens. »

Le 7 septembre 2008, Le Nouvel Observateur met Nicolas Hulot à la une et publie une grande enquête en le surnommant : « L’homme qui veut sauver la Terre ».

Le 22 octobre 2008, il intervient pendant la conférence de presse de la plateforme collaborative écologiste et humaniste Colibris, fondée par Pierre Rabhi. Il déclare entre autres : «…notre vernis civilisationnel ne résistera pas longtemps à la combinaison de la crise écologique et de la pauvreté. »[19]

Le 13 avril 2011, il devient candidat déclaré pour l’élection présidentielle de 2012[20].

Depuis 2011, il soutient publiquement le chef Raoni contre le barrage de Belo Monte. En novembre 2012, il accompagne Raoni lors de son voyage en France et rencontrera François Hollande à l’Élysée.

Le 6 décembre 2012, il est nommé « envoyé spécial pour la protection de la planète » par le président de la République, François Hollande. C’est une mission bénévole dont « les objectifs seront notamment de sensibiliser, informer et mobiliser la communauté internationale sur la crise écologique mondiale et les moyens pour y faire face, notamment là où ces enjeux ne sont pas suffisamment pris en compte »[21]. Dans ce cadre, il a transmis une demande d’audience de François Hollande au pape François[22].

En novembre 2013, il passe deux jours au Vatican pour y rencontrer de hauts responsables du Saint-Siège afin d’évoquer les questions d’environnement et la prochaine grande conférence qui se tiendra à Paris en 2015. Il rêve « d’un déplacement du pape consacré au changement climatique pour mettre l’humanité devant ses responsabilités et pour qu’elle voie cette réalité qui occasionne déjà des centaines de milliers de victimes par an et des millions de déplacés. »[23] Il œuvre pour que François Hollande rencontre le pape François pour aborder explicitement ces sujets. Il fait partie de la délégation qui accompagne le président français lors de sa visite au Saint-Siège le 24 janvier 2014. Le Vatican confirme à cette occasion que le pape François prépare une encyclique sur l’« écologie de l’humanité »[24].

Sa mission d’envoyé spécial pour la protection de la planète inclut notamment la préparation, avec la diplomatie et la société civile, de la 21e conférence sur le climat (COP21) qui se tiendra à Paris en décembre 2015[25],[26]. Dans le cadre de sa mission d’envoyé spécial, et dans la perspective de la Conférence de Paris, il lance le Sommet des Consciences, qui réunit le 21 juillet 2015 au Conseil économique, social et environnemental à Paris une quarantaine de personnalités morales et religieuses du monde entier pour répondre à la question « The climate, why do I care ? » et lancer ensemble un « Appel des Consciences pour le climat »[27].

Le 7 octobre 2015, il lance un appel aux chefs d’État en vue de la Conférence de Paris de 2015 sur le climat (COP21) : « Chefs d’État, osez ! » accompagné d’une campagne de signatures qui s’appuie sur Break the Internet, une vidéo réalisée par Golden Moustache et un livre Osons ![28],[29],[30],[31].

En janvier 2016, il quitte son poste d’« envoyé spécial pour la protection de la planète »[32], et n’écarte pas la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle de 2017, mais sans passer par une primaire[33].

En février 2016 Nicolas Hulot refuse une nouvelle fois d’entrer au gouvernement comme ministre de l’Écologie. Il « remercie le président de la confiance qu’il n’a cessé de lui accorder »[34],[35].

Le 5 juillet 2016, il déclare qu’il ne sera pas candidat à l’élection présidentielle de 2017 alors que les principales figures écologistes françaises avaient annoncé qu’elles le soutiendraient s’il se présentait, que les statuts d’une association dévolue au financement de sa campagne venaient d’être déposés en préfecture et qu’une équipe de campagne était en place depuis plusieurs mois[36].

Élection présidentielle de 2007 : le Pacte écologique

Le 7 novembre 2006, il lance le Pacte écologique afin d’imposer l’écologie dans la campagne présidentielle française. Il souhaite ainsi interpeller les candidats, mobiliser les citoyens et nourrir le débat public. Son Pacte est signé par 5 candidats sur 12 déclarés à la présidentielle (Ségolène Royal, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Marie-George Buffet et Dominique Voynet) et 740 300 personnes (au 24 mai 2007). Deux autres candidats, qui n’ont pas signé le pacte, ont néanmoins réagi à l’initiative : Arlette Laguiller rejette la responsabilité de la situation sur le patronat et refuse en bloc les mesures proposées par Nicolas Hulot[37] tandis qu’Olivier Besancenot propose des solutions alternatives, selon lui plus efficaces que celles proposées[38].

Le 22 janvier 2007, au cours d’une conférence de presse au Palais de la découverte, il annonce qu’il ne se présentera pas à l’élection présidentielle. Il déclare, au cours de cette conférence de presse relative à sa candidature, qu’il ne « supportera aucun candidat à l’élection présidentielle » laissant « l’impératif écologique au cœur de ses préoccupations ». Il déclare par ailleurs « faire confiance aux candidats à l’élection quant à leur engagement vis-à-vis du Pacte écologique ». À une question relative à son intérêt personnel pour un poste de vice-Premier ministre chargé des affaires environnementales, Nicolas Hulot déclare qu’« à ce poste nouveau, délicat, il faudrait quelqu’un qui, au-delà de ses compétences écologiques, ait une solide expérience des institutions ». Il continue à promouvoir son Pacte en rassemblant le 31 janvier ses principaux signataires et des personnes de base[39].

Au cours de la campagne, Nicolas Hulot est intervenu à plusieurs reprises pour rappeler l’exigence écologique. Les candidats, malgré la signature du pacte, ont relégué au second plan la question du réchauffement climatique et du développement durable[40].

À la suite de l’élection, une pétition intitulée « Pacte contre Hulot » est mise en ligne sur internet par ses détracteurs[41].

Candidature à la primaire écologiste de 2011

L’animateur déclare en mars 2011, à la suite de l’accident nucléaire de Fukushima, être pour l’organisation d’un référendum sur le nucléaire[42], puis avoir « la conviction » que la France doit « sortir du nucléaire »[43].

Le 13 avril 2011, à Sevran en Seine-Saint-Denis, Nicolas Hulot se déclare candidat pour l’élection présidentielle de 2012[44]. Nicolas Hulot accorda également un premier entretien dans le Nouvel Observateur, paru ce même jour[45].

Le 14 avril 2011, invité de Bruno Duvic dans le 7/9 de France Inter[46], il clarifia un certain nombre de positions : sortie du nucléaire, positionnement dans le découpage politique, démission de sa fondation, revenus/royalties intégralement affectés à des ONG, etc.

Il inscrit sa démarche dans la primaire présidentielle écologiste de 2011. Lors du premier tour, il arrive deuxième avec 40,22 %, derrière Eva Joly (49,75 %), alors que les sondages le donnaient largement gagnant. Il perd au second tour face à Eva Joly, en recueillant 41,34 % des suffrages. Eva Joly devient donc la candidate officielle d’Europe Écologie Les Verts.

Par la suite, il déclare avoir voté pour le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, au premier tour de l’élection présidentielle, le trouvant plus pédagogue et plus performant qu’Eva Joly, en particulier sur les questions environnementales. Au second tour de l’élection, son choix s’oriente sur François Hollande[47].

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Apprécié de l’opinion publique française[48],[49], un sondage en date de 2005 le hisse à la 60e place dans l’émission télévisée Le plus grand Français de tous les temps.

Nicolas Hulot fait cependant l’objet de critiques. Il est par exemple présenté par les représentants français du courant décroissant comme un homme surmédiatisé, acceptant des fonds de la part de grandes entreprises considérées comme polluantes à l’image d’EDF, Vinci ou L’Oréal. Vincent Cheynet écrit  :

« En fait, le diable en personne proposerait à Nicolas Hulot de figurer dans son comité de soutien en lui promettant de fermer le robinet en se lavant les dents que l’hélicologiste accepterait aussitôt. Ce qu’il y a de magique avec le Pacte écologique, c’est qu’il n’y a plus ni pollueurs ni pollués, ni droite ni gauche, ni bien ni mal, ni exploiteurs ni exploités, mais seulement des gentils consommateurs qui cliquent sur Internet pour sauver la planète. »

— Vincent Cheynet, La Décroissance[50]

Ils estiment que le Pacte écologique proposé par Nicolas Hulot aurait contribué à exclure d’emblée le thème de l’écologie de la campagne électorale 2007, ce thème étant considéré comme « déjà traité » dès lors que les candidats avaient signé le pacte. Ils reprochent à Nicolas Hulot son absence de critique du système économique capitaliste et financier, Hulot déclarant par ailleurs « qu’il [fallait] libérer le travail »[51]. Aussi, ils lui reprochent ses liens supposés compromettants avec le monde des grands patrons. C’est pourquoi les rédacteurs de La Décroissance ont publié sur Internet un « Pacte contre Hulot »[52]. L’hebdomadaire Marianne souligne également cette contradiction – qu’il qualifie de « relations incestueuses avec le CAC 40 » – entre son discours anti-capitaliste et le généreux soutien dont il bénéficie de la part de multinationales pour produire ses émissions et documentaires[53]. D’autres personnalités politiques ont été sévèrement critiques au sujet de l’action politique de Nicolas Hulot, par exemple, Claude Allègre, ancien ministre de l’Éducation nationale, qui le traite d’« imbécile », en septembre 2009, dans le journal Nice-Matin[54], et dit dans son livre intitulé L’imposture climatique être « effrayé par sa méconnaissance de simples données de base scientifiques et par son inculture littéraire et historique », et Jean Lassalle, député MoDem, qui déclare à l’Assemblée nationale en octobre 2008  :

« Je propose simplement d’élever Nicolas Hulot au rang de père de la Nation, et même, profitant des bonnes relations qu’entretient le Président de la République avec le pape, de le canoniser. (Sourires.) Il serait en effet prudent de le mettre à l’abri de la justice, qui risque de lui demander un jour des comptes : car c’est bien l’argent des grands spéculateurs les plus pollueurs qu’il blanchit, ou verdit, dans sa fondation ! »

— Jean Lassalle, Assemblée Nationale[55]

Un éditorial de Thierry Jaccaud, paru dans L’Écologiste au début de 2007, analyse les propositions de Nicolas Hulot. Il les trouve trop restreintes et appelle l’animateur de télévision à aller plus loin que ce soit sur les OGM, le nucléaire, l’agriculture biologique ou la mondialisation[56].

Hervé Kempf, pour Le Monde, souligne que son film Le Syndrome du Titanic (2009) pourrait faire de Nicolas Hulot une figure qui « dérange » si ce dernier accepte de cesser d’être « gentil » et commence à critiquer les « égoïsmes de classe », ceux de l’oligarchie qui cherche à « maintenir ses intérêts et ses privilèges »[57]. L’échec public de ce film affecte beaucoup Nicolas Hulot ; dans cette période, il explique : « Je suis perdu »[58].

Un rapport parlementaire de 2011[59] épingle à son tour Nicolas Hulot et sa fondation, notant qu’« EDF est une entreprise de pointe dans le secteur nucléaire. Quant à L’Oréal, elle est classée parmi les groupes de cosmétiques dont les produits font l’objet de tests sur les animaux, au grand désarroi des opposants à la vivisection. Dès lors, comment interpréter, par exemple, la position très mesurée de Nicolas Hulot sur l’énergie nucléaire ? Quel poids donner à sa parole sur les activités principales de ses deux administrateurs ? » écrivent les députés, dont le rapport connaît un écho dans la presse et suscite des doutes sur l’opportunité d’une candidature de l’animateur / fondateur à l’élection présidentielle française de 2012.